Fermeture du musée le mercredi 1er mai ; il sera ouvert les 8 et 9 mai 10h-18h
Estampes pyrénéennes, XIXe siècle
La collection pyrénéiste du musée Paul-Dupuy, la plus importante de la région Midi-Pyrénées avec celles du musée pyrénéen de Lourdes, présente un panorama complet de l’iconographie pyrénéenne des XVIIIe et XIXe siècles, tant du point de vue de la période couverte, que des écoles et des techniques présentées.
Les prémices de la création pyrénéistes sont illustrées par quelques précieuses feuilles, telle la série d’eaux-fortes gravée au XVIe siècle d’après les dessins originaux de Georges Hoefnagels (1567) et dont Le Mont Saint-Adrien (Pays Basque), est considérée comme la première représentation graphique des Pyrénées, ou encore la carte établie en 1681 par Sanson, Les monts Pyrénées, où sont remarqués les passages de France en Espagne.
Le cœur de la collection est constitué par les albums de vues pyrénéennes – et les feuilles qui en sont issues -, qui représentent l’âge d’or de la création pyrénéiste à partir des années 1820.
La généralisation de la lithographie au cours du XIXe siècle correspond à une attente sociale et intellectuelle – ouverture, découverte, communication – et les Pyrénées se prêtent admirablement à cette forme de représentation – une réserve de motifs fortement typés, une petite pointe d’exotisme.
Cette abondante collection débute avec des précurseurs, comme Antoine Melling et son Voyage pittoresque dans les Pyrénées françaises et dans les départements adjacents en 1826, ou encore les Vues des Pyrénées d’Adrien Frossard, pionnier du pyrénéiste, en 1839, et se poursuit avec les grandes productions éditoriales qui vont diffuser l’iconographie pyrénéenne dans toute l’Europe : Les Pyrénées dessinées d’après nature et lithographiées, d’Eugène Ciceri en 1858 ; Plates illustrative of a journal of a tour in France, Switzerland and Italy, de Marianne Colston 1822 ; Scenery of the Pyrenees de William Oliver en 1842 ; le volume consacré aux Pyrénées dans les Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France de Taylor et Nodier entre 1820 et 1863, entre autres…
Il faut encore citer les suites de costumes d’Alfred Dartiguenave (Costumes des Pyrénées dessinés d’après nature, 1855), ou Edouard Pingret (Costumes des Pyrénées dessinés d’après nature et lithographiés, 1834), ainsi que des scènes de genre d’après Schlesinger (Seuls au monde), ou Deveria (Grande étude aux deux crayons), et une série sur le thème de l’ours pyrénéen.
Vers la fin du siècle, la collection s’enrichit de photographies originales signées Emile Belloc (Le Lac d’Aubert), Amédée Trantoul (Le gouffre d’Enfer) ou encore un précieux tirage de Maxwell-Lyte (Saint-Bertrand de Comminges), ainsi qu’un important ensemble de cartes postales, notamment les série Les Pyrénées et Les Pyrénées centrales, des éditions Labouche.
Que l’approche de l’artiste soit esthétique, documentaire ou ethnologique, elle contribue à forger dans l’imaginaire collectif une vision finalement homogène, celle d’un monde « étranger » dans le sens étymologique du terme, dont les paysages, les coutumes et les habitants devaient paraître à coup sûr aussi exotiques aux hommes du XIXe siècle que la lointaine Patagonie à ceux du XXe.
Claire Dalzin, responsable des collections d’arts graphiques